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Visite du plus grand musée sur l’imprimerie en Europe. (2/2)

— Des arts et des métiers.

Gutenberg ou la révolution mondiale.

La première curiosité de la visite est une reconstitution de la presse de Johannes Gensfleisch zur Laden, dit Gutenberg (1400-1468), l’homme qui a inventé, suppose-t-on, la recette de l’imprimerie moderne : une presse, du papier, de l’encre et des caractères mobiles en métal. L’orfèvre de formation avait déjà pour objectif d’automatiser la reproduction de documents écrits. Avec sa célèbre bible à 42 lignes, l’aventure commençait vraiment.

Les nouveaux métiers.

Vint donc la composition manuelle et apparut le métier de compositeur (plus tard appelé «typographe»). Le maître devait à «lever les caractères» (la «composition»), à justifier parfaitement les lignes (la «justification»), mais aussi à mettre en valeur le texte tout en respectant les règles typographiques, à intégrer les illustrations, à vérifier l’orthographe, et finalement à gérer le rangement méticuleux des caractères dans les casses d’origine (la «distribution»).

Davantage d’automatisation.

Le déterminisme des industriels lancés dans la course à la vitesse est fascinant. Entre 1820 et 1925, plus de 300 brevets sont déposés quant à l’élaboration d’un système de composition mécanique. Il s’agit de machines de type piano, avec un clavier de commande de sélection des caractères. Dès 1890, Linotypes et Monotypes, ancêtres de la photocomposition, s’imposent dans tous les ateliers.

Production de masse.

Au XIXè siècle, les formes de supports se multiplient : les chroniques, les feuilletons, les journaux, les magazines, les affiches, entre autres. Il faut imprimer plus, plus rapidement et moins cher. Toutes les bonnes idées sont bienvenues quand elles accélèrent le rythme.

L’invention du principe de l’impression offset (principe du transfert), en 1904, bouleverse le métier et fait entrer l’imprimerie dans l’ère industrielle. La multiplication des groupe d’impression sur les presses finit de conjuguer vitesse et possibilités avancées d’impression, couleurs et finitions, jusqu’aux étapes de façonnage automatique (pliage, assemblage, emballage, etc).

La Formule 1 des presses. 

Dès 1830, on voit apparaître nombre de constructeurs de machines à imprimer qui deviendront de grands noms tels que Kœnig und Bauer, Mielhe, Heidelberg.

C’est l’inventeur américain William Bullock (1813-1867) qui eut l’idée de remplacer les feuilles de papier par des bobines, point de départ de la paresse rotative. On imprime désormais plus vite, en plus grand, et plus qualitatif.

 La dernière révolution.

Cent ans après la révolution industrielle, l’informatisation et l’apparition du numérique furent le deuxième grand tournant technologique. La chaîne graphique est désormais simplifiée et démocratisée. Les outils sont différents, le contexte reste le même : la diffusion de la connaissance et des idées.  

Ce qui attend le visiteur initié, c’est un musée vivant qui se veut créatif, dynamique et interactif —soit bien au-delà d’un simple objectif de conservation et de mémoire, et qui illumine sous un jour nouveau les valeurs des métiers de l’imprimerie.

Ce qui attend le visiteur profane qui ne mesure pas l’importance de l’imprimé face à la dictature apparente du numérique, c’est une rencontre d’un monde à la fois visible et méconnu, qui a révolutionné notre société, un monde fascinant qu’il peut découvrir sous ses différents aspects mis en scène de la meilleure manière par l’AMI. Qui sait ? La visite suscitera-t-elle des vocations.

Horaires, tarifs et autres informations sur http://a-mi.fr/

Ressources :

http://a-mi.fr/

http://artegrafeditions.blogspot.com/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Johannes_Gutenberg

Jampolsky, Marc (réalisateur). Gutenberg, l'aventure de l’imprimerie (DVD). Arte, 2017.

Author

Etienne Lens

Tags

musée imprimerie Gutenberg AMI plus grand musée d'Europe

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